Ce trail est prévu depuis le mois de janvier, c'est l'occasion de faire un week-end entre amis, Ambazac étant à mi-chemin entre nos lieux de résidence. Le samedi après midi nous arrivons sur place pour récupérer les dossards et sous la pluie...le parcours s'annonce gras. J'ai déjà fait ce Trail il y a 5ans et c'était très sec, au moins ça va changer ;-) A la remise des dossards nous croisons les amis vendéens, Aurelien, Tony, Hyacinthe, Carine et leurs enfants! Eux les vaillants Vendéens du bocage s'alignent sur le 58km et nous avec Pierre-Louis nous sommes sur le 32km.
Le dimanche matin, nous arrivons sur place avec Pierre-Louis juste pour voir le départ du 58km qui est à 8h. Le départ des Gendarmes et des Voleurs de temps est toujours aussi joli, la musique, trois chevaux qui s'élancent devant un peloton de coureurs aux multiples couleurs... Nous sommes assez loin, je n'aperçois pas les amis Vendéens, je reconnais juste au loin Thierry Breuil et Sébastien Gauvrit!
C'est à nous d'aller nous placer dans la prairie, sur cette très large ligne de départ. Il faut dire qu'il faut caler plus de 1500 coureurs. Pierre-Louis me dit qu'il va essayer de me suivre, je lui dis qu'il ne va pas avoir de mal. J'ai mal aux cuisses depuis le samedi, je me présente avec 12h d'entrainement dans la semaine dont 3h de vtt fait la veille de course, le samedi; et en plus de cela un tournoi de foot dans les jambes depuis le vendredi soir...
ChauChau donne le départ, comme je l'imaginais ça part vite mais je pars vraiment à mon rythme. Pierre-Louis voulait que je double les chevaux ouvreurs, je n'y arriverais pas ;-) Très vite les souvenirs reviennent et je me souviens bien de ce parcours fait 5ans plus tôt, là où j'avais passé un bon week-end avec le club de Chantonnay.
Nous sommes à peine partis dans cette prairie que je commence déjà à esquiver les flaques d'eau...et de boue! A la sortie du champ j'aperçois notre reporter préféré en train de filmer : Jean Pierre RunRun! Un petit tour de 5km et nous passons dans le village, et même sur la ligne d'arrivée l'occasion de revoir mes fidèles supporters, Elodie et Léo. Un petit coucou, une photo et c'est parti pour encore 27km! La première grosse difficulté arrive au 6ème kilomètre avec une cote de 200m de D+. Je ne suis pas très bien depuis le départ mais je décide de ne pas marcher et de courir avec des petits pas pour rester dans le rythme. La douleur aux cuisses est toujours présente mais je suis dans mon rythme et je double depuis le départ. Dans cette côte je gagne déjà pas mal de places! Je double l'ami Laurent Reigner, revenu récemment de la Great Himal Race, je lui dis que le dénivelé des GVT ne doit pas lui faire peur il me répond qu'il n'a plus de vitesse! En haut je relance sans grande difficulté, le parcours est toujours aussi agréable sous les arbres et dans les chemins roulants.
Au km10 c'est le second ravitaillement, j'y aperçois un autre Vendéen, Caco Denis qui ne court pas mais qui est là en supporter! Je profite du verre d'eau pour avaler mon premier Gel. Je suis parti avec 1L de boisson isotonique, de l'Hydrenergy4 offert par l'ami Jérome Rondard lors de mon passage dans son Magasin JustRun à Fontenay! La première grosse descente est là et je ne suis pas à la fête avec mes quadriceps courbaturés. J'essaie donc de travailler sur la fréquence pour ne pas trop m'entamer, il reste encore un peu de chemin. Et là c'est la première cheville qui tourne, rien de grave c'est vite revenu en place je peux continuer sereinement.
Direction le point culminant de la course (664m d'altitude) au km16. Une belle côte encore mais mon effort est très régulier et toujours en courant. Sauf que pendant la montée un
racine me grille la priorité à droite, la chute est inévitable! Ras, je suis un peu plus crade que je ne l'étais! Cette année il y a de boue et je m'en amuse. Ma montre sonne au km16,
1h20, je suis sur les mêmes bases chronométriques qu'il y a 5ans.
Nous entamons maintenant une grande descente de 2km vers le km20, la boue est toujours là, mon cardio est maîtrisé et je commence à me sentir mieux. Je joue dans la descente et prends du plaisir,
je double encore ce qui est plutôt plaisant. Au ravitaillement du 20ème km je prends un second gel, j'en ai pas forcément besoin mais je préfère le prendre pour éviter un coup de mou plus tard.
C'est parti pour une nouvelle bosse vers Grandmont, je garde la même stratégie courir et courir même si je n'avance pas beaucoup plus vite que les gars qui marchent... nous
traversons un petit village où il y a pas mal de spectateurs, en haut de cette difficulté je double la première féminine, elle a le droit à beaucoup plus d'encouragements que moi et c'est mérité.
Je lui dis bravo et lui souhaite une bonne fin de course avant de continuer mon chemin.
La descente est toujours douloureuse et cette fois-ci c'est la cheville droite qui tourne, il me faudra quelques foulées pour me rassurer. Je double encore, mais les clients sont de plus en plus
coriaces dont certaines teignes qui ne lâchent rien même pour une 100, 200ème place? À ce moment j'ai aucune idée de mon classement. Depuis le début je me retourne régulièrement
pour voir si je n’aperçois pas Pierre-Louis, persuadé qu'il n'est pas loin.
La dernière grosse bosse se présente devant nous au km 25, je souhaite bon courage aux signaleurs qui sont au bord des chemins et c'est la seule course où se sont des Gendarmes! Normal me direz
vous! Il reste 7km, et comme je me sens encore très bien je décide de forcer un peu plus, en haut nous descendons au milieu d'une tourbière, c'est bien gras et les chaussures sont recouvertes de
boue... Je me retrouve avec deux gars qui courent ensemble, je les double dans une montée serpentant dans la forêt. Mais dans la descente suivante, très caillouteuse ils me doublent comme des
flèches, je ne veux pas prendre de risques et je les laisse filer. Km29 ils sont dans mon sillage, je reviens vite dès que ça monte et c'est un jeu!
La dernière difficulté n'est plus très loin et je l'entends! Les fameuses marches où l'ambiance est digne d'une étape de montagne sur le tour de France, c'est à vivre! Je double encore un concurrent, je sais que c'est la dernière difficulté alors pour la première fois mon cardio entre dans la zone rouge. Je profite, j'applaudis pour remercier tous ces gens, bel esprit, c'est génial. Les deux coureurs sont juste devant moi, peu importe je me suis bien amusé et je profite de mon arrivée. Léo m'attends pour finir avec moi, il court à fond à côté de moi et nous passons la ligne ensemble, avec une pensée pour nos petits anges, Zoé, Élise et Maël. À moi une nouvelle assiette de porcelaine et de beaux souvenirs partagés avec la famille, les amis lors de ce bon week-end.
Pierre-Louis récupérera son assiette après moins de 3h d'effort, bravo et merci d'avoir porté les couleurs d'Hespéranges c'est un magnifique clin d'œil, Merci.
Résultats 2017 :
66ème - 2h38'54"
Résultats 2012 :
61ème - 2h41'52"
