Notre SaintéLyon

Tous les Trailers ont rêvé de franchir cette arche!
Tous les Trailers ont rêvé de franchir cette arche!

La SaintéLyon c'est une course de légende dans le monde du trail. J'en entends parler depuis mon début en course à pied, en 2011. Depuis de l'eau à coulé sous les ponts, j'ai eu la chance de participer à plusieurs trails longue distance mais jamais la SaintéLyon. En 2016 c'est la 63ème édition, la pionnière des courses natures est particulière parce qu'elle se passe souvent dans des conditions climatiques difficiles (froid, neige, verglas...) et elle a la particularité de se dérouler la nuit avec un départ à 23h40 cette année. Le parcours lui aussi change un peu à chaque édition, on nous annonce 72km et 1700mD+ (en réalité ce sera 2000mD+)! 

 

Je n'avais pas prévu d'y participer cette année encore, mais elle était là dans un coin de ma tête. C'est 15 jours avant le départ que j'apprends que j'ai gagné un dossard grâce à St Yorre! Alors que j'ai un plan d'entraînement pour préparer un trail de 21km et les cross, je préviens mon coach qui me donne sa bénédiction. En route vers l'aventure et la légende de la "Sainté". Mon plan d'entraînement restera inchangé sauf la dernière semaine où j'ai plus de repos pour faire du jus.


Resto les Poteaux Carrés
Resto les Poteaux Carrés

On prévient des amis qui habitent Saint-Etienne, je demande des conseils à Pierre-Louis pour le choix des chaussures étant persuadé qu'il a déjà participé à la SaintéLyon en 2015. C'est un débat que je vois chaque année sur le type de chaussures à prendre entre les routes ou les trails? Il m'informe que justement il va la faire cette année, super! Je lui propose de courir avec lui si cela ne le dérange pas. Ils nous proposent de nous héberger, c'est parti pour l'aventure. 

 

Arrivés sur place le vendredi, nous pouvons "apprécier" le changement de température par rapport à l'Ouest que nous venons de quitter. Un petit resto sympa le vendredi soir aux Poteaux Carrés (les footix apprécieront…). PL stresse, moi pas du tout mais je me dis que ce n'est pas normal. Nos dossards étant déjà récupérés (merci Thomas!), le samedi sera consacré à une petite balade dans le centre ville de Saint Etienne et puis du repos, manger, repos, compex, repos, manger, repos...


C'est frais comme des gardons que nous arrivons sur le lieu de départ accompagnés par les amis de PL (François, Marc, Thomas, Aymeric...). Je suis impressionné par le monde qu'il y a. Je crois que nous étions environ 6500 au départ de Saint Etienne, 17000 participants toutes courses confondues! C'est de la folie pour une course en pleine nuit, dans le froid; bande de fous! Particularité de cette année le départ est donné à 23h40, puis une vague toutes les 10min... Il a fallu attendre la deuxième vague pour partir, soit à 00h00. En attendant sur la ligne, j'ai eu froid et j'ai déjà les pieds gelés. 7km de route et d'enrobé s'offrent à nous avant de bifurquer dans le premier chemin. Nous sommes partis prudemment mais nous commençons déjà à doubler. Je laisse PL devant pour qu'il ait son rythme et je me cale au mieux slalomant entre les coureurs. D'ailleurs cette course aura été un énorme slalom de 72km...

 

 


Premier chemin, première bosse, nous marchons tranquillement. Je perçois le rythme comme tranquille, je m'en assure avec mon cardio, je ne dépasse pas les 130bpm; tout est ok. Après une heure de course je n'ai plus froid aux pieds. D'ailleurs au niveau de l'équipement j'étais bien habillé, collant long craft, gants GoreTex, bonnet (obligatoire!), première couche, seconde couche BV Sport, et ma veste Cimalp Storm. Je n'ai eu ni chaud ni froid une fois monté en température ;-) Nous arrivons à St Christo en Jarez pour le premier ravitaillement, on se faufile et on arrive à remplir nos flasques sans difficulté. 

 

On repart sur notre rythme. Saint Catherine, le deuxième ravitaillement arrive après 3h20 et 28km de course. La vraie difficulté c'est de doubler et de rester vigilant car une cheville est vite partie, pas facile d'anticiper les appuis avec autant de monde dans les chemins. Mais tout ce monde à son charme, au détour d'un chemin je me retourne et je vois de mes propres yeux le fameux serpentin de lumière, formé par les coureurs éclairés, superbe! Nous doublons toujours, on ne s'en rend pas compte mais nous avons déjà gagné plus de 1000 places depuis le départ.


En route vers Saint Genou-Le Camp, des portions boueuses arrivent et là je me dis "j'ai bien fait de prendre des trails" puis "heureusement que c'est très sec cette année!"; ça doit être un beau chantier quand il pleut :0 Nous entrons dans le fameux bois d'Arfeuille où nous attend une côtelette de 750m et 180m D+, 20% environ! PL m'impressionne, nous doublons encore et encore, dans cette côte. Il semble très à l'aise et nous dépassons pas mal de coureurs. Ça se voit que sa prépa a été bonne et qu'il s'est affûté les cuissots cet été en parcourant le GR20. 

 

Saint Genou-Le Camp, KM 51, 1368m D+ fait. PL m'informe qu'il a mal au ventre et envie de vomir, il me donne sa flasque pour que je la remplisse. Ce n’est pas le top mais il arrive encore à bien courir. Nous attaquons plusieurs bois (bois de la Gorge, bois de la Dame, bois Bouchat après le lieu dit le Mauvais Pas) dans cette portion, avec des descentes plus ou moins caillouteuses et des chemins plus ou moins plein de boue. J'essaie de rester très vigilant dans les descentes. Je vois les chevilles de PL se dérober plusieurs fois mais pas de chute pour lui contrairement aux nombreuses chutes que nous avons pu voir. Les chemins, la chaussée étaient parfois verglacées, ce qui donnait place à de belles cascades, heureusement sans gros bobos. PL vole dans les bosses et je commence à être dans le dur, je reste à son contact. Il m'impressionne surtout pour un premier long, il semble vraiment très à l'aise. 

Arrivés à Soucieu, là où beaucoup mettent malheureusement le clignotant, nous avons encore gagné plus de 700 places; je vous l’avais dit un slalom géant!!! Cette portion est beaucoup plus roulante, nous avalons rapidement les 10km qui nous séparent du dernier ravitaillement, en 56min. Seule difficulté de cette portion le chemin des Lapins

 

A Chanopost, dernier ravitaillement, c'est mon tour d'avoir envie de vomir. Je ne sais pas si je dois tout garder ou pas. Nous repartons doucement et je sors de mon sac mon arme secrète: des mini-saucissons! J'en mange un et quelques minutes après le ventre va mieux, mais je n'ai plus de jambes. On alterne des petites côtes, des chemins dans des parcs, des petites routes. Le jour se lève. Nous éteignons les frontales, Lyon est en approche. A 5km de l'arrivée, PL n'est pas bien, moi ça va mieux. Les derniers km semblent interminables, surtout qu'il nous reste encore une belle difficulté : une côte de plusieurs centaines de mètres à 16, 18% le long d'un acqueduc Romain. Nous marchons dans cette côte, certains ont encore la force de courir quelques mètres...


Encore quelques marches, nous descendons vers Lyon, nous apercevons le Musée des Confluences. Arrivés enfin sur les bords de Saône, encore des escaliers, un pont à traverser et nous allons entrer dans la Halle Tony Garnier! Nos femmes et nos petits garçons sont là, les petits nous rejoignent et nous franchissons la ligne tous les 4 après 8h34, ce qui nous classe 785 et 781ème sur 5142 finisher!   

 

Un beau moment de bonheur et de délivrance partagé tous ensemble. Le contrat est plus que rempli pour Pierre-Louis qui a réussi haut la main ce premier « Ultra », chapeau! Maintenant on se donne rendez-vous le 03 juin prochain au Gendarmes et aux Voleurs de temps pour partager de nouveau un beau week-end.

 

Merci Marine et Pierre-Louis vous nous avez accueillis comme des rois, sans vous le week-end aurait été moins agréable. Merci Thomas pour avoir récupéré nos dossards. Merci à François pour le trajet vers le départ. Merci à St Yorre Running pour le Dossard !


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